Le corps humain fonctionne de manière optimale à une température d’environ 37 °C. En cas d’hypothermie, les fonctions corporelles commencent à se détériorer. Elle subissent de graves complications qui affectent le cœur, le système nerveux et d’autres organes vitaux.
Le système de défense du corps face au froid
Pour éviter une détérioration de l’état de la victime, il est impératif de préserver le confort thermique. En effet, lors d’une hypothermie, le corps met en place des mécanismes de défense pour préserver au maximum sa chaleur :
- Le système circulatoire fonctionne en vasoconstriction (diminution du diamètre des vaisseaux sanguins).
- Les frissons entraînent une contraction des muscles visant à réchauffer le corps.
- La baisse du débit sanguin pour préserver la chaleur se fait au détriment des défenses et de l’oxygénation du corps.
Cette stratégie demande beaucoup d’énergie à l’organisme. Préserver la température corporelle devient sa priorité. Or, l’hypothermie accidentelle causée par un traumatisme sollicite de l’énergie pour faire face à une hémorragie, à la douleur et au stress de la situation. Associée à un refroidissement, cette configuration va déclencher une surproduction d’adrénaline et faire perdre énormément d’énergie. Le corps va donc se concentrer sur sa température au lieu de se défendre contre le traumatisme.

La thermorégulation pour maintenir la température du corps
En temps normal, le corps est en normothermie, c’est-à-dire qu’il conserve sa température centrale (entre 36 et 37,5°C) de manière stable dans des environnements allant de froids à chauds. Par contre, lorsque le froid ne devient plus tolérable, le corps lutte jusqu’à un point de bascule où la température corporelle chute très rapidement. Or le taux de mortalité augmente de manière exponentielle pour chaque degré perdu chez les personnes traumatisées :
- En dessous de 34°C, le taux de mortalité augmente de 40%
- En dessous de 33°C, il atteint 69%
- Sous 32°C, il frôle les 100%
Ainsi, à gravité égale, le pronostic de la victime dépend de sa température corporelle.

Par ailleurs, pour préserver ses fonctions vitales, le corps va concentrer ses efforts sur la préservation de la chaleur au niveau des organes vitaux, soit la tête et le tronc. C’est pourquoi, les extrémités sont les premières impactées. Le sang situé dans les membres devient alors plus froid, le système veineux est en vasoconstriction pour s’économiser. On comprend alors pourquoi les efforts doivent se porter au niveau des organes vitaux. Si l’on décidait de réchauffer en priorité les extrémités, le sang froid augmenterait de volume (baisse de la vasoconstriction) et affluerait vers le cœur. Cela entraînerait une baisse de la température centrale.
Donc en aidant le corps à se réchauffer au niveau du tronc, on l’aide à :
- Reconcentrer l’apport d’énergie et d’adrénaline vers les besoins vitaux,
- Diminuer la douleur,
- Ne pas courir après le réchauffement,
- Limiter la morbidité.

Comment réchauffer une victime en cas d’hypothermie ?
L’un des premiers gestes enseignés en secourisme est de couvrir une victime. Même en période estivale, le corps perd de la chaleur lorsqu’il lutte contre un traumatisme. Des gestes simples peuvent alors devenir très difficiles à exécuter si la victime tombe en hypothermie. Par exemple, insérer une aiguille pour poser une perfusion peut prendre de très longues minutes.
Une prise en charge efficace et précoce de la chaîne du chaud favorise une meilleure récupération et optimise les chances de survie. Il existe deux méthodes :
- Passive : on pose un isolant qui limite la déperdition de chaleur du corps. Cette méthode n’apporte pas de chaleur et maintient le « gaspillage énergétique » car le corps continue de produire de l’adrénaline pour se réchauffer.
- Active : cette solution offre un apport de chaleur externe qui réduit la douleur et le stress, et diminue la dépense énergétique du corps.
La couverture de survie
La couverture de survie a l’avantage de se transporter facilement. Elle limite la déperdition de chaleur mais reste une méthode passive et jetable. Par ailleurs, lors des prises de constantes, pendant le relevage ou encore lors d’un examen, il faut la retirer. Cela interrompt la chaîne du chaud.
La veste chauffante
La veste chauffante s’utilise de manière intuitive. Légère (≃ 1kg) et compacte, elle se positionne très facilement et rapidement sur la personne en hypothermie. Quelle que soit la position de la victime, la veste est efficace. Elle reste parfaitement en place ou se repositionne au fur et à mesure de l’intervention et des changements de position de la victime. Elle s’adapte à toutes les morphologies. Le textile entièrement étanche résiste à tous types d’environnements. La température se règle sur 30, 35 ou 39°C. Rechargeable grâce à ses batteries intégrées, la veste est à nouveau opérationnelle juste après la désinfection. Durable, elle est entièrement réparable. Elle s’utilise aussi bien en intervention qu’au bloc opératoire.