Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) est un trouble fréquent, caractérisé par des interruptions répétées de la respiration pendant le sommeil. La polygraphie respiratoire nocturne est un examen clé pour le diagnostic du SAHOS.
Dans cet article, retrouvez les recommandations et les bonnes pratiques pour la réalisation d’une polygraphie et l’interprétation des résultats.
Les recommandations pour la réalisation de la polygraphie respiratoire nocturne
Selon la Haute Autorité de Santé (HAS)¹ et l’Assurance Maladie², une polygraphie respiratoire nocturne efficace doit mesurer les paramètres suivants :

Il est recommandé que l’enregistrement s’étende sur une période nocturne d’au moins 6 heures pour assurer une représentativité suffisante du sommeil du patient.
Les précautions à prendre lors de l'interprétation des résultats
Pour une analyse efficace des résultats de la polygraphie, selon l’HAS plusieurs éléments sont à prendre en compte :
- Contexte clinique : l’interprétation des résultats doit être corrélée aux symptômes et à l’historique médical du patient.
- Index d’Apnées-Hypopnées (IAH) : cet indice, qui quantifie le nombre d’apnées et d’hypopnées par heure de sommeil, doit être calculé en excluant les périodes d’éveil pour refléter fidèlement la sévérité du SAHOS.
- Validation des analyses automatiques : les logiciels de polygraphie peuvent détecter automatiquement les anomalies respiratoires, mais leur fiabilité est limitée. Une validation par un médecin est donc impérative.
- Définition des hypopnées : selon le consensus français, seules les hypopnées associées à une désaturation en oxygène ≥ 3 % ou à un micro-éveil cortical doivent être prises en compte.
- Hypoxémie nocturne : au-delà de l’IAH, la charge hypoxique, qui mesure la durée et l’intensité des désaturations, est un indicateur clé du pronostic cardiovasculaire.
Les pièges à éviter lors de l'analyse des résultats
L’interprétation de la polygraphie peut être source d’erreurs :
Sommeil perturbé
Il est essentiel d'exclure les périodes d'éveil en s'appuyant sur un questionnaire de qualité de nuit et sur l'analyse des signaux enregistrés.
Fausses apnées
Une respiration buccale pendant une hypopnée obstructive peut être interprétée à tort comme une apnée. La présence d'un capteur de respiration buccale est donc indispensable.
Absence de signal nasal
Un mauvais positionnement de la canule nasale peut entraîner une absence de signal. L'utilisation de capteurs supplémentaires est recommandée.
Signal altéré des sangles
Un mauvais signal peut compliquer l'analyse des événements respiratoires. Il est conseillé de disposer d'un signal alternatif pour assurer une évaluation fiable.
Confusion avec les mouvements
Les mouvements périodiques des jambes (MPJ) peuvent entraîner des artefacts respiratoires sur le tracé.
SAHOS positionnel
Il est recommandé de s'assurer d'au moins 30 minutes passées dans chaque position avant d'établir un diagnostic pour éviter les faux SAHOS dû à la posture du patient.