Chaque année, des milliers de vies pourraient être sauvées si davantage de personnes étaient formées aux gestes de premiers secours. L’arrêt cardiaque, qui survient souvent de manière brutale, est une urgence médicale où chaque seconde compte. Pourtant, de nombreuses idées reçues et une méconnaissance des gestes à adopter empêchent encore beaucoup de citoyens d’intervenir.
Cet article a pour objectif de déconstruire les principales idées reçues sur l’arrêt cardiaque.
1. L’arrêt cardiaque est toujours causé par une crise cardiaque.
FAUX :
Bien que la crise cardiaque soit une cause fréquente, d’autres facteurs comme des troubles du rythme cardiaque (fibrillation ventriculaire), une électrocution, une hypoxie ou des anomalies congénitales peuvent également provoquer un arrêt cardiaque.
L’arrêt cardiaque est défini comme une absence de contraction efficace du cœur, résultant d’un problème électrique. Cela peut être dû à une fibrillation ventriculaire ou à une tachycardie ventriculaire. C’est un état de mort apparente. La crise cardiaque se produit quant à elle lorsque le flux sanguin vers une partie du cœur est interrompu. Cela peut être dû à une obstruction des artères coronaires. Dans ce cas, le cœur continue généralement de battre.

2. L’arrêt cardiaque ne survient que chez les personnes âgées ou malades.
FAUX :
Bien que les personnes âgées soient plus à risque, l’arrêt cardiaque peut survenir à tout âge, y compris chez les sportifs et les jeunes en bonne santé.
Cependant, l’arrêt cardiaque chez l’enfant survient le plus souvent à la suite d’une asphyxie (noyade par exemple) ou à cause d’une maladie cardiaque sous-jacente.
3. Vous devez attendre l’arrivée des secours pour aider une personne en arrêt cardiaque.
FAUX :
Les recommandations actuelles préconisent de vérifier si la personne réagit et respire normalement. Si ce n’est pas le cas, il faut immédiatement mettre en place la chaîne de survie pour maximiser les chances de survie de la victime. Chaque minute qui s’écoule correspond à 10 % de chances de survie en moins, il faut agir vite.

- Alerter : contactez immédiatement le 112 (numéro d’urgence européen). Communiquez calmement votre localisation, l’état de la victime, et les gestes déjà réalisés. L’alerte rapide permet de déclencher l’arrivée des secours. Demandez aux témoins d’apporter un défibrillateur, ou saisissez-le vous même s’il est à proximité.
- Masser : commencez immédiatement un massage cardiaque (RCP). Placez vos mains l’une sur l’autre au centre de la poitrine et appuyez fermement et rapidement en laissant la poitrine se relâcher entre chaque compression. Ce geste simple assure une circulation minimale du sang et maintient l’oxygénation des organes vitaux.
- Défibriller : allumez l’appareil et suivez les instructions vocales. Le défibrillateur analysera le rythme cardiaque et délivrera un choc uniquement si nécessaire. Après le choc, le défibrillateur vous indiquera les gestes à effectuer.
4. En cas de blessure lors de la RCP, le sauveteur est responsable, donc mieux vaut attendre les secours.
FAUX :
Les fractures de côtes peuvent se produire lors d’une RCP, mais elles sont secondaires à l’objectif principal : sauver une vie. Ne pas intervenir est bien plus risqué pour la victime.
En France, la loi du citoyen sauveteur, adoptée le 3 juillet 2020 (loi n° 2020-840), vise à protéger les personnes qui interviennent pour porter assistance à autrui. Ainsi, quiconque porte assistance de manière bénévole à une personne en arrêt cardiaque, est exonéré de toute responsabilité civile.
5. Les défibrillateurs automatisés externes (DAE) sont compliqués à utiliser.
FAUX :
Depuis le 4 mai 2007, le décret n°2007-705 autorise toute personne, même non médecin, à utiliser un défibrillateur.
Pour répondre à cette nouvelle réglementation, deux types d’appareils sont disponibles : les défibrillateurs semi-automatiques (DSA) et, les plus répandus, les défibrillateurs entièrement automatiques (DEA).
Une fois activés, les DSA et DEA fournissent des instructions vocales pour guider le citoyen sauveteur dans leur utilisation. Après avoir analysé le rythme cardiaque, le DSA informe le secouriste si un choc doit être administré, ce dernier devra alors appuyer sur le bouton prévu à cet effet. Le DEA, quant à lui, avertit l’utilisateur qu’un choc va être délivré, puis procède automatiquement à la délivrance du choc.
Si aucun choc n’est nécessaire, les appareils informent l’utilisateur et lui demandent de reprendre le massage cardiaque.
Message type d’un DEA :
Message type d’un DSA :
Formez-vous !
Se former aux gestes de premiers secours est une démarche essentielle et accessible à tous, qui peut faire la différence dans une situation d’urgence. Apprendre à alerter les secours, pratiquer un massage cardiaque efficace et utiliser un défibrillateur permet de réagir rapidement et avec assurance face à un arrêt cardiaque.
Certains organismes offrent une formation à distance aux gestes qui sauvent pour maîtriser la chaîne de survie conformément à l’arrêté ministériel du 16/07/2010 (NOR : IOCE1019564A).